LE PARCOURS MASSAGE DE KARIN CLERCQ

On a beaucoup fantasmé dans mon entourage quand j’ai annoncé que j’allais devoir faire un massage tantrique. Moi-même, je l’avoue, j’étais attirée par le côté croustillant de la chose mais en même temps, je naviguais un peu dans l’inconnu. C’est donc curieuse mais néanmoins en alerte que j’arrive chez Mary Hash, discrètement niché au creux d’un hôtel de maître de l’Avenue Albert.

Thierry, le maître des lieux, vient m’accueillir et me conduit dans une pièce au centre de laquelle un grand futon remplit l’espace, éclairé par des bougies. Je me déshabille, m’allonge et attends ma masseuse, Marie. Elle entre dans la pièce, une serviette autour des hanches, s’assied gracieusement près de moi et m’explique le parcours que nous allons suivre ensemble, les codes à respecter. Sa voix est douce, rassurante et sous la pression de ses mains, je lâche peu à peu prise. Mon corps commence à entrer en vibration. Mon dialogue intérieur s’estompe. Je ne suis plus que sensations.

Il est difficile d’expliquer avec des mots ce qui s’est passé sans tomber dans le jugement. Ce qui s’est passé est sensuel, beau et respectueux et je me suis sentie à la fois emportée et aimée. Mon corps a vibré à un point tel, que j’ai même eu l’impression qu’il flottait entre deux mondes. Et il n’y avait dans les mains de Marie d’autres intentions que celle d’éveiller ou de réveiller ma sensualité dans une reconnaissance de mon être intime. En sortant, je suis nettoyée, recentrée. Je sais déjà que, quel que soit le prix, je reviendrai chez Mary Hash, et en quittant le bel hôtel particulier, sur le trottoir de l’avenue Albert, j’ai la sensation que le monde m’appartient…

Karin Clercq
Avril 2009